Peut-on vivre d’un gîte ?
Avant d’envisager de se lancer dans la location saisonnière, tout porteur de projet se pose forcément la question suivante : peut-on vivre d’un gîte ? À cela, il n’y a pas de réponse simple à apporter. En effet, la rentabilité d’un gîte varie selon de nombreux éléments, qui dépendent aussi bien de facteurs contextuels que de votre capacité à mettre en place un projet solide.
1- Qu’est-ce qu’un gîte ?
Le terme de « gîte » est une appellation d’usage : son nom officiel est « meublé de tourisme ». C’est donc une location meublée et entièrement équipée qui se loue généralement à la semaine ou le temps d’un week-end (maximum légal de location pour un client de 3 mois). Le lieu est loué dans son intégralité par les locataires.
👉 Quelle est la différence entre un gîte et une chambre d’hôtes ?
Une chambre d’hôtes est une chambre chez l’habitant, qui se loue à la nuitée et dont le tarif inclut également le petit-déjeuner. On parle de maison d’hôtes lorsque plusieurs chambres sont louées par le propriétaire.
Le locataire partage ainsi les pièces à vivre avec le propriétaire, et peut se voir restreindre l’accès à certaines parties du bâtiment (ex : la cuisine). En outre, les voyageurs doivent respecter certaines règles de courtoisie, telles que le respect des horaires d’arrivée ou le silence après 22 heures.
👉 Quels sont les différents types de gîtes ?
Selon l’emplacement du gîte, la thématique de l’hébergement, les services proposés ou encore ses caractéristiques spécifiques, le meublé de tourisme peut avoir des appellations variées :
Quelques chiffres 👉 Selon les chiffres 2018 publiés par Statista Research Department, il y aurait plus de 45 000 meublés de tourisme en France, sur un total de plus de 500 000 hébergements touristiques. 👉 Le taux d’occupation moyen d’un meublé de tourisme est de 30 %, soit 15 semaines par an (source : accueillir-magazine.com). 👉 Près de 70 000 établissements sont labellisés Gîtes de France® sur tout le territoire français. |
2- Quel budget pour ouvrir un gîte ?
Premièrement, pour savoir si vous pouvez vivre d’un gîte, il faut commencer par déterminer combien il va vous coûter. En effet, sans cela, il vous sera difficile d’établir un budget prévisionnel grâce auquel vous pourrez établir une estimation de vos revenus nets (les dépenses moins les revenus). Il faut faire une distinction entre les dépenses de lancement, qui sont ponctuelles, et les dépenses récurrentes.
👉 Dépenses de démarrage
Lors de la création d’un gîte, vous devez investir une certaine somme pour lancer votre projet. Ces dépenses, souvent importantes, sont généralement amorties pendant les premières années de votre activité. Elles doivent donc être intégrées dans le calcul de votre budget.
Les dépenses de démarrage varient selon chaque situation, mais peuvent par exemple inclure :
Bien entendu, cette liste est spéculative. La nature et le montant des coûts de démarrage vont donc dépendre des spécificités propres à chaque projet. Cependant, elle montre l’importance d’avoir une vision globale des sommes à apporter en amont de l’ouverture du gîte, afin de ne pas se retrouver avec des dépenses inattendues qui viendraient alourdir la balance au dernier moment.
👉 Dépenses récurrentes
Listez ensuite vos dépenses récurrentes. Les dépenses récurrentes concernent, quant à elles, les frais réguliers. Là encore, ils dépendent de chaque établissement mais aussi de vos choix personnels. On y retrouve par exemple :
3- Comment calculer la rentabilité d’un gîte ?
Ensuite, une fois que vous avez une idée des coûts liés à la création et au fonctionnement de votre gîte ou de votre maison d’hôtes, vous pouvez calculer votre seuil de rentabilité. Cette valeur correspond au chiffre d’affaires en dessous duquel vous allez perdre de l’argent et au dessus duquel vous allez donc en gagner (et donc pouvoir vivre de votre gîte). Facile, non ?
À partir de là, vous allez pouvoir alors mettre en place votre politique tarifaire, qui va prendre en compte ce seuil de rentabilité mais également les tarifs de la concurrence, le type de clientèle que vous voulez attirer, l’influence de la saisonnalité sur la demande locale, etc. Tout cela relève des réflexions issues de votre business plan, indispensable pour calculer adéquatement la rentabilité d’un gîte.
👉 Combien de gîtes pour pouvoir en vivre ?
Beaucoup de personnes se demandent à partir de combien d’établissements il est possible de se reposer financièrement sur l’activité de gérant de gîte(s). Ce point ne concerne donc pas ceux qui ouvrent un gîte pour obtenir des revenus complémentaires.
La réponse est claire : tout dépend. Il est impossible de donner un nombre précis sans étudier en détail votre projet, qui varie d’un propriétaire à l’autre.
Plusieurs éléments peuvent avoir un impact sur la rentabilité d’un projet : l’emplacement des gîtes, le coût de l’investissement (Allez-vous acheter les biens ? Emprunter à la banque ? Réaliser des travaux conséquents ?), le taux d’occupation moyen, la saisonnalité, l’adhésion ou non à un label, etc.
D’après les chiffres fournis par Immonot.com, le revenu moyen d’un gîte est de 8000 € par an, mais encore une fois, les variations peuvent être importantes selon chaque établissement. Il est toutefois réaliste d’espérer un rendement compris entre 8 et 12 000 € par gîte et par saison.
4- Comment réussir à vivre d’un gîte ?
Dans un précédent article, nous vous avions déjà parlé des 7 étapes indispensables pour ouvrir un gîte. Si vous voulez réussir à vivre de votre gîte, il est en effet important de mettre toutes les chances de votre côté. On vous livre donc quelques conseils pour maximiser vos chances de succès.
👉 L’emplacement
Dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, si vous demandez quels sont les 3 points les plus importants pour faire fonctionner un établissement, on vous répondra souvent : «L’emplacement, l’emplacement et l’emplacement». Comme pour n’importe quel type d’hébergement touristique, l’emplacement est donc un facteur clé pour attirer la clientèle.
Il s’agit tout d’abord de choisir un lieu attractif d’un point de vue touristique (ce n’est pas le choix qui manque en France), avec un volume de visiteurs important. Un point important : l’accessibilité. Il est préférable que votre clientèle puisse rejoindre votre gîte ou votre chambre d’hôtes facilement depuis une sortie d’autoroute ou une gare. De plus, s’il y a des lieux d’intérêt à visiter aux alentours, c’est encore mieux.
Par ailleurs, intéressez-vous à la saisonnalité : un gîte au bord de mer pourra facilement viser un taux d’occupation de 100% pendant les mois les plus chauds, mais la location sera sûrement plus difficile en hiver. Tandis qu’avec un gîte en ville, il est plus facile d’optimiser le taux d’occupation annuel en raison du flux constant qui caractérise le milieu urbain.
👉 La labellisation
En adhérant à un label, vous vous ouvrez de nombreuses portes, tout en vous différenciant de la concurrence.
Non seulement votre gîte devient associé à la notoriété du label en question, mais vous vous assurez également une clientèle régulière, pour qui les établissements labellisés constituent une garantie de sérieux et de qualité. De plus, vous bénéficiez également d’un réseau solide, composé de professionnels et de propriétaires de gîtes qui peuvent vous accompagner à tout moment.
Gîtes de France® constitue le label hébergement historique en France, et celui qui vous apportera certainement le plus de clients, mais il en existe d’autres.
👉 La capacité d’accueil
Pour continuer, ne sous-estimez pas l’importance de l’espace dans votre gîte. Nombreuses sont les familles et les groupes d’amis qui sont à la recherche d’établissements avec une forte capacité d’accueil.
Plus vous possédez de lits, plus vous optimisez vos bénéfices sur un même établissement. Ce n’est en effet pas la même chose de facturer 8 personnes à 15 € la nuitée pendant 1 semaine que 15 personnes par nuit pendant autant de jours (840 € de revenus pour 1 semaine de location avec 8 personnes, contre 1575 € de revenus pour 1 semaine avec 15 personnes.). En effet, sur l’ensemble de l’année, la différence peut être déterminante !
👉 Les équipements
Ensuite, un excellent moyen de se démarquer de la concurrence et d’attirer un maximum de voyageurs dans votre établissement, c’est de proposer des équipements complets et variés. À vous d’être créatif et de vous adapter à la clientèle visée ! Voici donc quelques idées à envisager pour votre futur gîte (en addition de l’équipement de base obligatoire).
Pensez aussi à mettre l’accent sur la qualité du service. En effet, des horaires de check-in étendues, des conseils touristiques personnalisés, des transferts depuis l’aéroport… sont autant de petits plus qui peuvent faire toute la différence. Mettez particulièrement l’accent sur la disponibilité et la convivialité, deux aspects très importants aux yeux des voyageurs.
Il est important de vous différencier de la concurrence. De nombreuses thématiques hébergement existent désormais ; à vous de choisir celle qui correspond le plus à votre projet et à votre bien. Vous pouvez également demander à un ou une professionnelle son avis sur la meilleure thématique à choisir dans votre secteur pour optimiser vos locations.
5- Quelles sont les aides pour ouvrir un gîte ?
👉 Les aides à l’emprunt
Enfin, ouvrir un gîte nécessite souvent d’emprunter de l’argent auprès d’une banque. Il existe en effet de nombreuses aides à l’emprunt pour les professionnels qui créent une activité.
Par exemple, le prêt à taux zéro (PTZ) financé par l’Etat permet d’obtenir un crédit immobilier sans devoir payer de taux d’intérêts ni frais de dossier. Le prêt d’honneur est quant à lui un autre prêt à taux zéro, cette-fois proposé à l’échelle régionale, qui est destiné aux créateurs d’entreprise avec un apport personnel limité.
👉 Les subventions locales
Afin de dynamiser leur territoire, certaines régions ou départements français proposent enfin une aide financière pour l’ouverture d’un gîte. N’hésitez donc pas à contacter votre conseil départemental ou régional pour connaître les subventions auxquelles vous avez le droit. La nature et le montant des aides dépendent de chaque localité.
Bien souvent, les subventions concernent uniquement les travaux de gros œuvre (murs, plafonds, sols, fenêtres, etc) et dépassent rarement 30 % du montant des rénovations à réaliser. Il faut aussi prendre en compte le fait que les aides sont versées après que les travaux soient terminés.
Conclusion : peut-on vivre d’un gîte ?
Alors, est-ce que vous devriez tout quitter pour ouvrir un gîte ? Face à la concurrence qui s’intensifie, certaines voix pourraient être tentées de vous décourager. Pourtant, si d’autres l’ont fait, pourquoi pas vous ?
La réponse à la question de savoir s’il est possible de vivre d’un gîte dépend de nombreux éléments, qu’il faut étudier au cas par cas pour pouvoir se faire un avis. Avant toute chose, veillez à réaliser une étude marché complète afin de ne laisser aucune place au hasard.
Vous avez besoin d’accompagnement ? En rejoignant le réseau Gîtes de France®, vous bénéficiez non seulement de la renommée d’un label d’exception, mais aussi de conseils d’experts qui sont là pour vous soutenir à toutes les étapes de votre projet.