ouvrir un gîte insolite : bateau à quai

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Ouvrir un gîte insolite : témoignage de Gildas

Pour vous montrer l’envers du décor des hébergements insolites, nous nous sommes rendus sur place, le jour de la labellisation du gîte insolite de Gildas. Son hébergement est un bateau à quai, qui n’a rien de rustique : tout le confort y est et tout est bien pensé. Découvrir les joies de l’ouverture d’un gîte insolite peut être une aventure passionnante, comme vous le constaterez en parcourant cet article.

Comment vous est venue l’idée de créer une toue en tant que gîte ?

J’ai acheté la toue il y a environ 7 ans. Je l’ai mise en location de bateau sans permis : c’est ce qu’on appelle du nolisage.

Les personnes, sans avoir de permis spécifique donc, partaient avec le bateau de Nort-sur-Erdre et pouvaient aller jusqu’à Nantes.

En parallèle, j’ai eu un autre projet de promenade en bateau avec la toue. Je suis en train de le mettre en place mais j’attends encore l’agrément.  J’ai appris par la DDTM (Direction Départementale des Territoires de la Mer) que je ne pouvais pas avoir 2 agréments. Je ne peux pas faire du nolisage et proposer une promenade en bateau avec des personnes de l’extérieur. Il fallait que je fasse le choix entre les deux.

Par conséquent, j’ai décidé de mettre en place ma prestation de promenade historique en bateau sur la Loire et de remplacer le nolisage par un système d’hébergement à quai.

Mais, je n’avais pas le droit de créer un logement à quai sur la commune de Nort-sur-Erdre. Alors, je me suis dit que j’allais proposer aux personnes de venir à l’office de tourisme de la ville pour faire l’embarquement et qu’ensuite je les amènerai jusqu’ici, près de l’écluse de Quiheix.  C’est un endroit complètement atypique, on peut en convenir. Les locataires peuvent ainsi passer deux nuits ici. La journée, ils peuvent se promener sur le canal à pied ou à vélo.

En réalité, c’est le projet de promenade en bateau qui me tient à cœur, ce qui a fait que j’ai voulu le coupler avec le système de logement à quai pour avoir plus de rentabilité pour la toue. Je vis du tourisme, vous comprenez.


Pourquoi cet endroit ?

C’est une commodité pour assurer la prestation aux locataires. En effet, j’habite à 3 kilomètres donc s’il y a un souci je prends mon vélo et j’arrive tout de suite. La proximité rend la gestion plus simple.

J’ai fait des travaux sur le bateau, j’ai tout transformé en 12V. Cela veut dire que ce bateau à un confort identique à celui d’une maison sans avoir besoin d’être branché. 

Il est alimenté comment ?

Il possède des grosses batteries et des panneaux solaires. Tout ce qui est à l’intérieur, notamment les lumières, est du 12V donc cela consomme très peu d’énergie. Les toilettes, la TV, le frigo sont en 12V également.  Sur un bateau, un four électrique est inconcevable. C’est donc un four au gaz, tout comme les plaques de cuisson.  Il y a 2 bouteilles de gaz qui tiennent longtemps.

Lorsqu’il était en location bateau sans permis, les personnes pouvaient déjà rester dedans quelques jours ? 

Oui, jusqu’à 4 nuits. Il y avait une différence, c’est que je le louais beaucoup d’avril à septembre et les personnes naviguaient beaucoup. Pour aller jusqu’à Nantes c’est 5 à 6 h de navigation. Je le louais majoritairement des week-ends pour 2 nuits. Le fait de naviguer beaucoup faisait que ça rechargeait les batteries et les personnes n’avaient pas de problème. Tandis que là, il n’y a que ¾ d’heure de navigation. Ça aurait été plus compliqué pour avoir une autonomie électrique, sans les changements effectués. Maintenant, grâce aux nouvelles installations électriques, il y a 4 fois plus d’énergie créée que consommée. 

Vous ne souhaitez pas louer plus de 2 nuits ? 

Ce n’est pas imaginable de louer pendant plus longtemps. L’idéal est vraiment 2 nuits. En effet, c’est vrai qu’à part aller manger à l’écluse de la tanière ou pêcher, on s’ennuie vite quand même.

Nathalie Le Squer, notre chargée de développement, en pleine séance photo lors de la labellisation de La Toue


Vous êtes déjà propriétaire d’hébergements chez Gîtes de France® en Loire-Atlantique :

Pourquoi se retourner de nouveau vers Gîtes de France Loire-Atlantique pour ce bateau ? 

D’abord, je connais bien Gîtes de France®, j’ai 2 gîtes, je suis administrateur, je connais l’équipe en Loire-Atlantique

Gîtes de France® propose une plateforme en multidiffusion, c’est-à-dire qu’ils distribuent les gîtes sur les sites des plus gros opérateurs pour augmenter les réservations. Citation ?

Cela m’intéresse beaucoup, plutôt que d’aller sur toutes les plateformes directement, d’avoir des photos à faire, etc. je suis en confiance. Je sais comment fonctionne votre planning partagé ; je voyais le côté pratique des choses. 

Comment se passe l’accueil généralement ?

Quant à l’accueil, il n’est pas compliqué. Par exemple, j’ai des clients qui sont arrivés hier soir, il était 20h. Ils m’ont appelé. Je leur ai indiqué l’endroit où est rangée la clé, et leur ai dit de s’installer tranquillement. Je n’allais pas y aller : il était 20h et je les savais fatigués, ça aurait été compliqué de leur donner toutes les consignes. C’est un groupe de 6 personnes avec 3 personnes en situation de handicap. On a convenu ensemble du meilleur moment pour que j’aille au gîte, aujourd’hui.

En général, je n’aime pas faire l’accueil quand les gens rentrent dans le gîte. Je préfère qu’ils investissent le gîte avant que je vienne. Ils se sentent plus chez eux. Seulement après, j’y vais et leur demande leurs impressions et s’ils s’y sentent bien.

Pour les plus curieux, petit plus sur l’acquisition de ce bateau…

J’ai découvert la toue alors qu’elle venait d’être fabriquée. Elle était amarrée au port de Nort-sur-Erdre et je la trouvais vraiment très belle. Je la voyais depuis longtemps et puis j’ai eu l’opportunité et l’envie de l’acheter. J’ai alors contacté la capitainerie qui a accepté de me transmettre les coordonnées du propriétaire, Vincent. Il avait publié une annonce de la toue très chère et diffusée dans un journal très peu connu. En réalité, il ne voulait pas la vendre – encore moins à n’importe qui – il l’avait fabriquée, c’était son bébé.

Au téléphone, on a quand même convenu de se rencontrer. En visitant le bateau, je l’ai trouvé super, mais il m’a réaffirmé ne pas souhaiter le vendre. On a sympathisé, on est devenus amis. Alors, je me suis dit qu’il fallait que j’en fabrique un, mais le même ! J’ai appelé Vincent pour savoir si ça ne lui posait pas de problème et s’il pouvait m’aider. Le soir-même, il acceptait finalement de me vendre sa toue. Pour moi c’est toujours un peu son bateau. Il continue de me donner de précieux conseils…

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